Le casque Shark Evo-One

Des premiers Evoline pesant plus de 1900g à L’Evo-One amaigri de 300g, l’effort est considérable pour un système aussi complexe de mentonnière et de manière générale pour le créneau des casques modulables. La coque compacte accueillant la mentonnière en position haute évite tout transfert de masse et de prises d’air qui alourdissent habituellement. L’aérodynamique est excellente puisque je n’ai senti aucune gêne sur mon Triumph Street Triple et cela même sur des portions à 130KM/H.

Plus compact, moins rond, et plus proche du design des intégraux de la gamme Shark, l'Evo-One se détache de l’Evoline pour rafraîchir son image mais en conservant son âme. Les décos sont variées, permettant de l’accommoder selon ses goûts, des motards les plus sobres avec les versions unies, comme aux plus excentriques. C’est du côté de l’utilisation quotidienne que les designers ont fait des prouesses. Une mentonnière qui lève l’écran automatiquement lors de sa manipulation, une bavette anti-remous que l'on peut attraper même avec des gants hiver et l'ensemble des boutons qui tombent facilement et naturellement sous les doigts.

L'Evo-One emprunte les intérieurs aux modèles haut de gamme de la marque et c’est tant mieux ! Au premier regard l'intérieur bleu est classieux et les finitions sont bonnes. La mentonnière se manipule très simplement mais son ouverture reste obligatoire pour l’enfilage.  A l’essai, c’est un vrai chausson, le casque assure un maintien parfait grâce à ses mousses très souples. Il permet également de passer une paire de lunette aisément et sans gêne grâce à l’emplacement prévu à cet effet.  A la fermeture de la mentonnière, le casque s’ajuste légèrement sur les joues lors du verrouillage.

Le casque modulable Shark ne manque pas de ventilations avec une trappe mentonnière de désembuage, deux frontales et la possibilité de rouler en jet. A l’inverse, une bavette rétractable, très bien cachée, à l’intérieur de la mentonnière, sert à limiter le flux d’air entrant sous le casque. Toutefois, même entièrement fermé, on note des entrées d’air importantes dans le casque, cela aura au moins servi à désembuer mes lunettes de vue !

Le champ de vision est large et permet d'effectuer des angles morts sans difficulté mais sa profondeur est insuffisante. En roulant, il m’était impossible de voir mon compteur d’un simple coup d’œil puisque l’imposante mentonnière coupe le champ de vision bien avant le poste de conduite. Le Pinlock plaqué sur un écran très bombé a du mal à cacher un effet de « double écran » qui s’est avéré gênant de nuit, reflétant les phares de voitures. L’écran solaire interne est pratique, assez profond et d’une teinte suffisante mais on lui reprochera de ne pas pouvoir se régler en hauteur.

Nous pourrions y mettre un « correct » car il fait mieux que bon nombre de casques modulables de la même gamme. Mais, habitué à mon Shoei NXR, pourtant pas réputé pour l’insonorisation, l’expérience fut difficile. Et cela, on le doit aux nombreuses infiltrations d’air qui créent du bruit dans le casque. L’utilisation doit être confortable sur une moto protégée par une bulle mais sur mon roadster, c’est un compliqué dès qu’on passe les 80km/h. Si l'insonorisation reste seulement correcte, la ventilation est l'un de ses atouts.

Au final on est bluffé par l’utilisation de ce casque. Il est facile à utiliser, pratique et il est totalement dédié à une utilisation régulière, voire même utilitaire. Les porteurs de lunettes seront ravis car Shark est un des rares à penser à nous et à nous offrir une solution qui fonctionne quel que soit la monture. Les solutions innovantes de ce modèle et son prix positionné en milieu de gamme en font le meilleur de son segment.